Dans la recherche, le rôle politique du favori et la nature de sa relation avec
le roi ont souvent été obscurcis par le fait que, dans les discours du haut et du
bas Moyen Âge, la proximité particulière avec le souverain était régulièrement
exprimée dans le langage de l¿amour et dans des gestes de proximité physique et
d¿intimité. Ainsi, l¿impression est née que le roi, par inclination homosexuelle,
accordait une influence excessive à son favori ¿ aux dépens des barons, qui
revendiquaient, eux aussi, une part du pouvoir. Dans l¿esprit d¿une »histoire
culturelle de la politique«, le présent ouvrage reconsidère la figure du favori, la
rend compréhensible et tangible dans sa signification au-delà du cas individuel. Il
met en évidence le caractère constructif des modèles modernes de perception du désir
sexuel et souligne l¿importance de l¿inconduite sexuelle comme argument politique
dans le discours médiéval. DE